« Le 17 mars 1944, à la veille de ma capture devant Kiev, comme j’étais harcelé par les obus adverses tirés sans arrêt au cours de l’après-midi sur ma position, je me suis sauvé lors de l’attaque lancée par les troupes soviétiques et j’ai filé vers l’arrière. Etant donné que le vent qui sifflait sous mon casque durant ma course éperdue créait ces bruissements, je n’ai pas entendu arriver un obus qui a éclaté dans un grand arbre sous lequel je me trouvais à ce moment-là. Plus de peur que de mal ! Pour tenter de rejoindre la ville, j’ai dû traverser une rivière glacée, bien que ne sachant pas nager ; heureusement, elle était peu profonde à cet endroit. Mais les Russes m’avaient devancé et la nasse s’est refermée.

Le premier soir de ma capture, en compagnie de deux autres Lorrains, j’ai senti le canon d’un revolver sur ma tempe. Un officier rouge cherchait à obtenir des renseignements sur les défenses dans Kiev : j’ignorais où se trouvaient les implantations et les unités allemandes engagées pour bloquer les forces adverses. Par la suite, un soldat russe a failli nous poignarder. Mais, grâce à la sentinelle qui nous escortait, et qui avait étudié à Berlin et à Paris, nous avons échappé à la mort. En cours de route, un convoyeur qui circulait sur une charrette a voulu tirer avec sa mitraillette sur notre groupe fort alors d’une dizaine de prisonniers.

Dans le train qui nous ramenait vers l’intérieur du pays, alors que nous étions entassés à une centaine de gars par wagon, nous avons reçu le jour de Pâques 1944, un hareng pour 8 personnes. J’obtins sa tête peu ragoûtante. Nous fûmes bombardés en soirée par un avion allemand. Notre train, heureusement protégé par le remblai d’un talus, n’encaissa aucun dégât ; seules les mottes soulevées par l’éclatement des bombes retombèrent sur le toit des wagons.

Tambow : Je ne suis pas resté assez longtemps dans le camp pour pouvoir évoquer des anecdotes précises, seul le passage des morts trimballés sur les civières m’a marqué.

J’ai fait partie du convoi des 1500 évacués le 7 juillet 1944 vers l’Algérie. »

Schonne Marcel, né en 1919

 


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