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Zenner Aloyse †, né la 4 avril 1924 à Béning-lès-Saint-Avold. Après guerre, il épousa la sœur de Mazor Valentin. 
 

R.A .D . effectué du 17 juin au 18 octobre 1943 à Ludwigshafen. L’encadrement voulut nous apprendre l’art et la manière de pelleter. Un comble pour un mineur ! Réapprend-on à un moine copiste son latin d’Eglise ? Ce fut un jeu d’enfant pour moi que de charger les décombres obstruant les rues bombardées de Leipzig suite aux incessants raids nocturnes. Je bénéficiai d’un mois de sursis au cours duquel je retrouvai les galeries de la mine 

avant l’envoi de ma convocation qui allait m’expédier le 25 novembre 1943 à Köthen près de Halle. Trois mois plus tard, je débarquai avec mon unité à Soissy-sur-Seine non loin de Paris. J’y suivis avec Muller Aloyse de Farébersviller une formation de Luftnachrichter, c’est-à -dire installateur de 
fils téléphoniques aériens. Creuser des trous pour y planter les poteaux, stabiliser les perches et y fixer les isolateurs s’avéra un jeu d’enfant, et avancer en crabe avec les serre-griffes (Klemmhacken) nous amusa singulièrement.Il ne fallait pas se mélanger les pinces mais adopter la marche pimpante du manchot empereur. Arrivé à la base du poteau, on débouclait le long ceinturon de cuir, on l’enveloppait autour du mât pour faire corps avec lui et ne pas culbuter tête arrière une fois installé sur le haut du perchoir. Les crochets se fichaient dans le bois sec du poteau tandis que les singes grimpaient lestement. « Die Affen steigen » plaisantait de son rire gras l’instructeur qui suivait du regard l’escalade de plus en plus rapide des primates instruits que nous étions devenus. Si la vie parisienne se passa sans problème, notre séjour dans les pays baltes se révéla être au contraire un embêtement continuel où mon équipe fut chargée d’installer une ligne téléphonique aller-retour longue de 40 km du côté de Vilna et où le déplacement dans les marais et les broussailles devint un enfer quotidien. Et tandis que notre section de dix hommes mettait en place le circuit, une mitrailleuse lourde suivait le chantier. Au cours de notre pérégrination, il fallait être sur ses gardes car les partisans infestaient le secteur. Leur occupation favorite consistait à faire tronçonner les poteaux par des paysans réquisitionnés pour la circonstance. Le fil se trouvait sectionné en des milliers d’endroits à côté de centaines de poteaux déquillés. A charge de revanche, nous imposions à notre tour aux malheureux cultivateurs le scénario inverse. Lorsque les dégâts étaient conséquents, des unités d’infanterie nous accompagnaient pour hâter la manœuvre et éviter les rencontres intempestives. A proximité immédiate du long cortège des poteaux rapidement dressés (il ne fallait pas musarder dans les contrées boisées), un camion faisait dérouler la ligne de cuivre. Il n’y avait plus qu’à la hisser et à la fixer sur les tasses de porcelaine. Grimper sur des arbres aux troncs minces et glissants relevait d’un sport particulier car l’ascension requérait une agilité hors pair. Qu’il pleuve, vente ou neige, nous sortions par tous les temps assurer l’existence du fil qui chante les malheurs de la guerre. Chaudement vêtus, nous avons passé l’hiver sans présenter de gelures. Nous avions pris nos quartiers dans une école où le bois scié réchauffait notre logis. Je n’ai jamais souffert de la faim, le manger était correct. Comme facteur, on me chargea également de ramener des renseignements secrets au Quartier Général établi à Byalistock. Mon sac de cuir contenait une fiole d’essence et un paquet d’allumettes à n’utiliser qu’en extrême nécessité. En cas d’arrestation par les partisans ou lorsqu’une attaque sur le train qui m’emmenait pouvait tourner au vinaigre, j’avais l’ordre impératif de détruire les papiers confidentiels de la sacoche pour les soustraire à la curiosité ennemie. Aucun congé ne me fut concédé. 
 
En août 1944, les Russes se rapprochèrent dangereusement de notre cantonnement. Il fallut décamper : notre école cette nuit-là fut copieusement canardée par des maquisards revigorés. Nous remballâmes en catastrophe les lignes de cuivre précieux qui s’échelonnaient de Vilna à Cracovie en passant par Cestochowa. La Vierge Noire en ces heures difficiles y fut ardemment sollicitée. N’étant plus affectée à de nouveaux chantiers notre compagnie de téléphonistes éclata à part égales chez les S.S. et les parachutistes (Fallschirmjäger). Je fus affecté à une unité parachutiste et formé à cet usage à Nürnberg- Buchenbull. Faute de temps et de moyens, nous n’eûmes pas droit ni à la tour de saut ni au pliage des voiles mais à de sommaires roulés-boulés. L’inquiétude liée à la grandiose percée alliée perlait au sein de l’état-major et devant l’urgence, nous partîmes prêter main forte aux camarades installés du côté de Nimègue. Les Alliés essayaient de forcer le Rhin, puis de passer par les régions plates de l’Allemagne du Nord afin de s’emparer au plus vite de Berlin en cherchant à griller la politesse aux Russes avides de conquêtes.
 
Sans armes, nous étions sensés être les sentinelles défensives de la barrière du Rhin. Je comptai déserter mais en face, se trouvaient les redoutables Polonais habillés en british et qui ne faisaient pas de quartier. 
 
Je faisais partie d’une unité de Granatwerfer où mon boulot consistait à ressouder les coupures des fils téléphoniques cisaillés par les obus. Le plat pays qui n’offrait aucune protection naturelle s’avérait dangereux. Du côté de Putten, sur le sol hollandais, un tankiste m’expédia un obus dont les éclats me labourèrent le dos. Pensant lui échapper alors qu’il me canardait, j’avais rallongé mon allure au lieu de me planquer. Je me retrouvai sérieusement blessé : je saignais des oreilles, du nez et de la bouche, ce qui est le signe clinique de la perforation des poumons. Un camarade me prit en charge en ce 16 avril 1945. Le voyage cahotant se fit sur une charrette qui était lâchement abandonnée à chaque passage d’escadrilles. Saints du Ciel ! je ne fus pas pulvérisé par les bombes ! Je fus opéré à Amsterdam.
 
J’appris de la bouche du chirurgien qu’il dut utiliser un aimant pour attirer les petits éclats éparpillés. Une première ponction de ces damnés morceaux d’acier, faite avec une aiguille creuse, me fit passer d’intolérables instants. Face à la douleur fulgurante occasionnée par l’acier insensible qui me perforait le ventre, je hurlai de douleur tandis que le toubib me labourait le dos. Je subis une deuxième ponction qui eut lieu durant un évanouissement apprécié car je ne sentis pas les effets du charcutage. Je partis en convalescence sur l’île de Langeoog et je fus rapatrié le 19 juillet 1945.
 

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